Vithaelle entra dans l'atelier dans ses habits garçonnier habituels. Une calotte cachait ses cheveux noués en chignon pour ne pas qu'ils la dérangent. Son père travaillait déjà sur sa deuxième paire de la journée. Thaelle lui sourit en le saluant de la main. Le père eût un sourire affectueux, des clous dépassant de sa bouche. La jeune cordonnière prit une paire de bottes et s'assit sur son tabouret. Elle examina le travail qu'il y avait à faire sur cette paire. Plus tôt, elle était passée au château afin d'y déposer la commande de bottes pour les vaillants chevaliers. Elle n'en avait vu aucun, malheureusement. Elle les avait toujours admirer pour leur efficacité et leur vigueur à la tâche. Jamais elle n'avait entendu parler d'échec cuisant pour leur compte. Un sourire rêveur sur les lèvres, elle entreprit de réparer les bottes qu'elle avait prise. Son père la guettait du coin de l'oeil. Bien qu'il apprécia sa compagnie, il se demandait souvent si son enfant ne deviendrait pas une vieille fille à rester cloîtrée dans cet atelier. On lui faisait souvent de l'oeil, mais jamais rien de sérieux et souvent, l'amour n'était pas partagé, dans un sens ou dans l'autre. Vithaelle étant un fort bon partie, une belle jeune fille et vive, il se chagrinait de la voir ainsi gaspiller, en quelque sorte, sa jeunesse plutôt que de vivre comme toutes les jeunes filles de son âge. La cordonnière remarqua le regard insistant de son père et suspendit son travail.
- Oui? demanda-t-elle de sa voix douce comme le meil.
- Rien. Je songeais...
- À si je prendrais bientôt un mari?
Une lueur taquine brilla au fond des prunelles de la jeune Vithaelle.
- Quand mère aura choisi.
Le cordonnier se renfrogna et poursuivit son travail en silence, l'air boudeur. Vithaelle esquissa un pâle sourire et se replongea, elle aussi, dans sa réparation.